Chronique de L'humanité en moins de Karine Vivier

Publié le par Aurore des bulles et des couleurs

Chronique de L'humanité en moins de Karine Vivier

Titre :  L'humanité en moins

Auteur : Karine Vivier 

Editeur : auto-édition

Genre : Roman noir

Format Papier,  97 pages - 6,32 €, numérique - 0,99 €

Sortie : le 4 juin 2016

Résumé 

Que peut-il y avoir de commun entre une fillette, un ex-taulard et une mère de famille ? "L'humanité en moins" met en scène trois personnages qui ont, à un moment de leur existence, perdu leur humanité aux yeux de la société. Trois personnages, trois récits parallèles, une même histoire. Un premier roman noir.

Extrait C’était toujours le même scénario. « Tu n’es pas là pour penser », lui répétait l’homme, « tu es là pour faire ce que je te dis ». La première fois, c’était sur une autre plage qui ressemblait à celle-ci. Elle avait emmené une autre fillette, plus jeune qu’elle, prendre le goûter dans la camionnette garée près de la jetée. L’homme dans son véhicule avait souri lorsque les deux fillettes étaient arrivées à son niveau. « Mais suis-je bête ? », avait-il déclaré en sortant de sa voiture, « les biscuits sont restés dans le coffre ». « Passe devant, toi », lui avait-il ajouté durement. Il avait ouvert le coffre et poussé l’autre fillette à l’intérieur, qui s’était mise à hurler à pleins poumons lorsque ce dernier s’était refermé brutalement. Puis, la camionnette avait démarré en trombe et ils avaient roulé à tombeau ouvert pendant des heures. Épuisée, la fillette avait fini par s’endormir, le visage collé contre la vitre. Ce qui s’était passé ensuite, elle ne s’en souvenait plus très bien.

Mon avis

Trois personnages, trois points de vue qui vont se relayer. Tout d'abord, cette petite fille qui aide le compagnon de sa mère à enlever des enfants. Puis, cette maman qui, le temps d'aller faire une course, a laissé seule sa fille dans la voiture... 16 minutes... elles ont suffi pour qu'on enlève l'enfant. Et enfin, ce taulard, tout juste sorti d'incarcération, après le meurtre d'une petite fille, et qui tente de reprendre sa vie. Trois portraits différents de prime abord mais qui à un moment ou à un autre se rejoignent. 

Tout d'abord, je tiens à remercier Karine Vivier pour ce service presse. J'ai découvert sa plume dans ce roman noir, très noir. Elle écrit avec beaucoup de sensibilité malgré les sujets abordés, créant un contraste immense entre la plume et l'horreur de ce qu'on vit. Les mots sont bien choisis, le vocabulaire élaboré, j'ai pris beaucoup de plaisir à la lire. 

Le livre est dur à lire, on y parle d'enlèvement, de maltraitance, de pédophilie, tout ce qui, à mon sens représente l'horreur. Des milliers de questions m'ont assaillies à cette lecture : comment une mère peut laisser son enfant sous l'emprise de son beau-père et accepter qu'elle puisse commettre des actes terribles sans intervenir ? Comment survivre à l'enlèvement de son enfant quand on a pris la terrible décision de le laisser juste un instant sans surveillance ? Et d'ailleurs, aurais-je laissé mon enfant seul ? On remet en question toutes nos valeurs à ce moment-là. Je ne peux pas dire que je me sois attachée aux personnages, il y a bien trop de noirceur tout autour. Peut-être la fillette maltraitée m'a-t-elle fait de la peine ? Peut-être ai-je souffert pour ce couple mais je n'ai pu m'attacher à aucun d'eux. 

Le récit à la troisième personne, alternant le point de vue de chacun des protagonistes, permet de prendre un peu de distance par rapport à eux, fort heureusement. Les chapitres sont courts, incisifs, percutants. Le texte est court, se lit d'une traite. 

En conclusion, un livre que je recommande pour sa qualité d'écriture, pour ceux en tout cas qui aiment les romans noirs. 

L'auteur

"L'humanité en moins" est mon premier court roman (novella). J'ai précédemment publié des nouvelles dans Zinc, la Revue des Ressources, Pr'Ose.

Je vis aux Etats-Unis.

Pour suivre l'auteur 

Facebook : https://www.facebook.com/KarineVivierAuteure/


 

Publié dans chronique

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